Notes et traductions des extraits

1: Herbert George Wells, “Review of The Well at the Word’s End”, in Saturday Review, Londres, 17 octobre 1896, p.414.

"Morris est à la fois plus ancient et plus moderne".

2: ibid., p.414.

"C'est Malory, avec la lumière de l'aurore du vingtième siècle s'emmitouflant dans ses tapisseries et frappé de métal."


3: Margaret R. Grennan, William Morris: Medievalist and Revolutionary, 1945, King’s Crown Press, New York, 1945, p.106.

"Notre plaisir de lecteur de vient pas d'un ébahissement naïf devant le merveilleux, mais de la reconnaissance d'anciens motifs dans un nouveau modèle".


4: Philip Henderson, William Morris, 1952, Longmans, Green & Co Ltd, Longman House, Burnt Mill, Harlow, Essex, 1969, pp.6-7.

"Comme socialiste, il travaillait pour l’avenir, mais son cœur appartenait au passé. Il prônait la révolution et fondait la Société de Protection des Anciens bâtiments. Il disait : "Quel emploi avons-nous à faire avec un art pour tous si celui-ci ne peut être partager par tous ?" Seuls les riches pouvaient se payer les somptueuses productions de la firme de Morris. En théorie, Morris méprisait le luxe dans l’art, mais sa production était du dernier goût en matière de luxe. Il était plutôt conscient de ses contradictions, et elles s’étendaient, malgré ces efforts pour les contenir. Cela le rendait furieux. "


5: Lyon Sprague de Camp, “Jack of All Arts: William Morris”, in Literary Swordsmen and Sorcerers : The Makers of Heroic Fantasy, 1976, Arkham House, Sauk City – Wisconsin, 1976, p.36.

"Morris était un pu ennuyé d’être en même temps un socialiste et un capitaliste. Au départ, il envisagea d’abandonner sa firme pour résoudre cette contradiction, mais le bon sens prévalut. Ainsi, il apporta des fonds à la Ligue et vendit même sa librairie dont le produit revint au Socialisme et à sa cause. Il prenait part aux manifestations et fut deux fois arrêté. Il était furieux quand le juge le laisser partir avec une réprimande ou une petite amende sous prétexte qu’il était un « gentleman », alors que ses camarades de la classe ouvrière étaient emprisonnés."


6: Northop Frye, “Varieties of Literary Utopias”, in Daedalus 94, n°2, printemps 1965, p.342.

"C’était une tentative pour décrire l’ultime et utopique but du communisme après qu’une société sans distinction de classes sociales ait été fondée, et le lecteur ne se demande pas si ce concept est praticable, mais si il n’aime ou non cette vision de la société. Cette vision est considérablement plus anarchiste que communiste…"


7: Il est à noter que Sprague de Camp, Américain, est fortement marqué par la culture de son pays et qu’en cette période de guerre froide, où il a écrit son article, il serait difficile pour lui d’encenser le communisme. Sprague de Camp, auteur au talent incontestable, a écrit plusieurs romans où l’idéologie américaine triomphe.
8: William Morris, “No Master”, in Chants for Socialists, 1885, http://etext.library.adelaide.edu.au/m/m87cs/1885

"Nous sommes la foule qui portons ce refrain,
Aucun MAÎTRE GRAND OU PETIT –
Une flamme éblouissant, une épée acérée,
Une tempête pour les renverser."

9: Carole G. Silver, “Socialism Internalised: The Last Romances of William Morris”, in Socialism and Literary Artistry of William Morris, ed. Florence S. Boos et Carole G. Silver, University of Missouri Press, Columbia, 1990, p.126.

"Ils détestaient à la fois l’idéologie capitaliste et les formes littéraires qu’elle prenait. Comme dans ses travaux de littérature, Morris aimait dans ses lectures les louanges pour « La Société du Futur », sa dernière œuvre de prose « raconte à nos sentiments leurs histoires et les laisse seuls juge de la morale à tirer ». A travers ce marxisme internationalisé et cet appel direct à notre sensibilité, ils constituent un nouveau genre littéraire, le roman de fiction socialiste."

10: les romans arthuriens dont le but était de christianiser les mythes païens.
11: William Morris, The Well at the World’s End, 1896, http://etext.library.adelaide.edu.au/m/m87ww/

"…il leur sembla ainsi qu’ils avaient pénétré dans le Jardin de Dieu ; et ils oublièrent les nombreux miles de plaines et de montagnes qui s’étendaient derrière eux, et ils n’eurent plus aucun pensée pour les hostiles intentions de leurs ennemis et de leurs projets pour le genre humain, ni de ce qu’il adviendrait de leur pays natal, mais ils s’abandonnèrent à l’amour et à la joie du temps qui passe. Ils se laissèrent tendrement porter par les dernières minutes du jour, et quand il fut aussi noir que possible dans cette douce saison, ils se couchèrent sur la verte colline à la fin de tous les pays, furent bercer par le bouillonnement du Puits à la Fin du Monde, puis s’endormirent."


12: Margaret R. Grennan, William Morris: Medievalist and Revolutionary, op.cit., p.107.

"Ces romans furent écrits durant les années les plus difficiles de la vie de Morris : lorsqu’il essayait de partager avec des hommes, pour qui « les maisons grises de leurs pères n’avaient pas d’histoires à raconter », sa vision d’un monde nouveau bâti sur les meilleurs traditions de l’ancien."


13: William Morris, “The Defence of Guenevere”, in The Defence of Guenevere and Other Poems, 1858, http://www.lib.rochester.edu/camelot/defguin.htm

"Par le grand nom d’Arthur et son ridicule amour ;
[…]
"Aucun homme ne s’inquiète de savoir pourquoi je soupirais ;
Et aucun homme ne vient me chanter de douces chansons,
Ni ne m’apportent ces si belles fleurs qui s’étendent

"Dans nos florissants jardins ; …"


14: Carole G. Silver, “Socialism Internalised: The Last Romances of William Morris”, in Socialism and Literary Artistry of William Morris, op. cit., p.126.

"Dans le roman conventionnel victorien, l’amour entre Ralph et la Lady of Abundance aurait été traité d’adultère ; dans l’œuvre de Morris, cette relation est acceptable parce qu’ils s’aiment."


15: William Morris, The Well at the World’s End, op. cit.

"Outre, il est raconté que Ralph d’Upmeads régna sur ses terres, qui ne souffrirent d’aucune oppression, avec justice et bonté, et délivra les autres royaumes et cités quand elles tombaient entre les mains d’un tyran ou d’un despote ; dans sa demeure il était aussi doux et généreux que peut l’être un homme, sur le champ de bataille c’était un guerrier sage et redouté, si bien que la seule rumeur de son nom et de sa venue stoppait exactions et ravages ; aucun seigneur ne fut plus aimé."

16: Lyon Sprague de Camp, “Jack of All Arts: William Morris”, in Literary Swordsmen and Sorcerers : The Makers of Heroic Fantasy, op.cit., p.36

"... il avait fait du tueur de dragon Sigurg un improbable chevalier en croisade pour la justice sociale"


17: L’auto-héroïsation était fréquente chez les Préraphaélites. Ils s’amusaient à se peindre les uns les autres dans leurs différentes toiles. Ainsi, si Jane Burden fut prise pour modèle pour Queen Guenevere, Gloria Siddal, l’épouse de Rossetti, fut l’inspiratrice de sa Beata Beatrix, et Morris emprunta les traits de Rossetti pour un Chaucer. Placé, comme Rossetti, sa femme en modèle de Béatrice, l’héroïne de La Divine Comédie de Dante, revient à placer le peintre, l’artiste, donc Rossetti, dans la position de Dante.
18: Northop Frye, “Varieties of Literary Utopias”, in Daedalus 94, op. cit., p.343.

"Il y a, en d'autres termes, un minimun d'industries et d'usines. Morris engage la discussion, non avec la question marxiste "Qui sont les travailleurs ?" mais avec la plus profonde et révolutionnaire question "Qu'est-ce que le travail ?"


19: Peter Vergo, « La Wiener Werkstätte 1903-1913 Le Paradis terrestres et le chemin de la ruine », in Vienne 1880-1938 L’Apocalypse joyeuse, Jean Clair, 1986, Editions du Centre Pompidou, 1986, p.274.